Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/366

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doit révolutionner la caserne, cette femme-là ! Et je lui aurais donné le bon Dieu sans confession !… Vous avez des tuyaux sur eux ?

MADELEINE.

Oui, j’ai su des choses inconcevables. Ils mangent un argent fou. Ils ont des esclaves, il paraît. Elle s’habille en reine éthiopienne… Elle a une baignoire d’argent…

SOUBRIAN.

Non ?

MADELEINE.

Comme je vous le dis. Elle est timbrée, cette femme-là ; elle finira dans un cabanon… J’ai vu une Anglaise qui a passé quelques jours chez des voisins à eux ; on n’a pas idée !… Elle se promène dans son jardin presque toute nue… Et elle habille son Chambry avec des costumes insensés. L’Anglaise me disait : « Oh ! madame, je l’ai vu… il était beau ! Il était sur un divan tout habillé d’une écharpe de soie pâle bleue… oh ! c’était excitant ! »

SOUBRIAN.

Ben, elle en avait du vice votre Anglaise !

(Richard se lève.)
MADELEINE.

Hum ! Parlons d’autre chose (Haut.) Comment va votre ami Lignières ?

SOUBRIAN.

Pas mal. Merci pour lui.

RICHARD.

Voilà… Je la cachète bien entendu.