Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort prématurée. C’est le mystère… en vérité, le grand mystère qu’on ne peut pas pénétrer. Elle vous a parlé d’années de misère, de lutte… n’est-ce pas ? Il y a la trace de cela sur son visage, à bien voir.

UN JURÉ, à mi-voix à un autre.

On a beau être prince, hé ! hé !

(Il ricane.)
NEKLUDOFF, s’arrêtant net.

Vous dites ?

LE JURÉ.

Moi ? Rien… Je tousse !… J’ai fait hum hum ! voilà tout.

NEKLUDOFF, troublé.

Enfin… je… je… je dis cela parce que, n’est-ce pas, c’est mon devoir…

TOUT LE MONDE

Parfaitement ! Parfaitement !… Je vois bien !

(Nekludoff se rassied mollement.)
LE PRÉSIDENT, à Nekludoff.

Prince, je vois que votre opinion à tous paraît être faite.

DES VOIX

Oui ! Oui !

LE PRÉSIDENT.

Il est tard… Et la justice elle-même nous saura