Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/70

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jury, j’ai pensé que peut-être vous étiez indisposé ou que vous aviez oublié que je devais vous ramener en ville dans ma voiture, à la sortie de l’audience.

NEKLUDOFF.

Non, non, du tout…

NIKHINE.

Vous n’êtes pas souffrant ?

NEKLUDOFF.

Souffrant non, ce n’est pas le mot ; agité, oui, terriblement.

NIKHINE.

Qu’avez-vous ? Pourquoi cela ?

(Un huissier rentre parler à voix basse à Nekludoff. Il le congédie.)
NEKLUDOFF.

Il y a… il y a que nous venons de condamner une innocente.

NIKHINE.

Ah ! ce n’est pas la première fois que pareille chose se sera vue… Ah ! ils l’ont condamnée… à la majorité !

NEKLUDOFF.

Oui, avec circonstances atténuantes.