Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/257

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AUGUSTINE.

Madame ne recevra pas aujourd’hui.

POLICHE.

Pourquoi ? C’est son jour… Est-ce qu’elle l’a oublié ?

AUGUSTINE.

J’ai des ordres contraires… Je ne dois laisser entrer que Monsieur et Madame Jourdeuil… qui dînent ce soir.

POLICHE.

C’est vrai !… Les Jourdeuil dînent ! Quelle scie !… (Un bruit le fait se retourner. Ce sont les récepteurs qui se balancent mollement contre le mur.) Qu’est-ce que c’est que ça ?… Arrêtez donc ce balancier, ma fille ! C’est idiot !… Une autre fois, quand vous décrocherez les récepteurs, de peur que je réponde à l’appareil, tâchez de le faire avec plus de calme… Vous n’êtes pas forte, Augustine…

AUGUSTINE.

Mais monsieur, je vous jure…

POLICHE.

Suffit ! (Il fait un bruit avec sa bouche qui signifie évidemment : « Vous pouvez vous retirer. » Seul, il inspecte de l’œil la pièce et renifle.) Non, ça ne sent pas le cigare… Patapoum !… Patapoum !… Patapoum ! (Il va à la cheminée.) Et ça… qu’est-ce que c’est que ça ? (Il ouvre la porte et rappelle la femme de chambre.) Augustine !… (Augustine revient.) Dites-moi, mon petit enfant chéri, qu’est-ce que c’est que ça ?…