Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/327

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POLICHE, (hors de lui.)

Mais c’est odieux ! Mais c’est odieux, à la fin ! Cette commisération à tout bout de champ… C’est à devenir enragé… Mais je ris… je ne peux rire !… je te demande pardon !… Je peux pas me tordre une fois, même une seule fois, ce n’est pas beaucoup !… parce qu’Augustine me fait le plaisir de se flanquer par terre, sans voir tes douces mirettes fixées sur moi, avec un air de dire « si c’est pas une pitié !… »… chaque fois, tu me regardes d’un air apitoyé, comme si j’étais Quasimodo en personne ! Mais je ne veux pas de ça… nom de nom… C’est odieux, à la fin, tu ne t’en fais pas une idée !…

ROSINE.

Mon Dieu ! comme te voilà en colère !

POLICHE.

Il y a de quoi !… Oh !

ROSINE.

Tiens ! je t’ai pressé ton citron dans le vermout… Ça te calmera…

(On entend du bruit dans le jardin.)
POLICHE.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

ROSINE.

Une auto !… On ouvre la grille ! Qui ça peut-il être ! (Elle va sur le perron.) Thérésette ?

POLICHE.

Tiens ! Elle t’a écrit ce matin et tu ne m’as pas averti de sa visite !… Pourquoi donc ?