Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/22

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LE DUC.

Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas de trahir le secret du confessionnal alors même qu’il s’agit d’une enfant comme ma fille.

L’ABBÉ.

Vous me le demanderiez que je n’y consentirais pas, mais vous trouveriez dans mes déclarations je ne sais quelle réserve, tandis que je ne vois aucun inconvénient à dire que Mademoiselle Diane ne m’a jamais apporté au confessionnal que ces petites peccadilles ordinaires des enfants.

LE DUC.

Tant pis, cela prouve qu’elle n’a pas de religion ; ce n’en est que plus terrible !… C’est un grand malheur qui me frappe.

L’ABBÉ.

Je n’ose plus me livrer à des suppositions…

LE DUC.

Monsieur l’abbé, ma fille, ma petite Diane a été souillée, irrémédiablement souillée.

L’ABBÉ.

Oh ! que me dites-vous là !… Est-ce croyable, Monsieur le duc ?

LE DUC.

Souillée par un misérable que je ne vous nommerai pas… à quoi bon ? Quelqu’un de nos relations, un homme sérieux, tout ce qu’il y a de plus sérieux, et même, c’est bien là le pire… marié, entendez-vous ? marié !

L’ABBÉ.

Oh ! Oh !

LE DUC.

Un homme de quarante ans a osé cela ! En