Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/224

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L’OMBRE, (va au fond à un cartel.)


je viens à ton secours. J'ai pris le temps.Regarde,
elle avait fait exprès que cette heure retarde.
De mon doigt mort de pur fantôme en faction
je pousse le moment éternel.

Elle avance les aiguilles.)


je pousse le moment éternel.Remercie.
Tu vois, je t’aide à vivre,

ELLE, (avec impatience.)


Tu vois, je t’aide à vivre,Et mon ami qui doit
revenir juste entre onz…

(La pendule se met à sonner. Elle tourne la tête vers le cartel. Poussant un cri.)


revenir juste entre onz…Mais c’est de la folie !
Onze heures déjà.

LUI.


Onze heures déjà.Non !

ELLE, (constate que l’aiguille a dépassé l’heure.)


Onze heures déjà. Non !Mais si, onze heures trois !

LUI.


Allons donc ! La pendule avance évidemment.

ELLE.


Onze heures ! C’est à peine si je vous ai vu…

LUI, (vague.)


On ne sait pas souvent ni pourquoi, ni comment,
les pendules, sans qu’on s’en soit même aperçu,
retardent, avancent…