Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/246

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à l’amour et tu n’as même pas trompé ton mari !… Alors, parbleu, le premier désir s’applique au premier venu… Écoute, ne fais pas de bêtises ; Adrienne… Tu ne m’écoutes même pas…

ADRIENNE.

Quoi ?… Non…

ROSETTE.

Tu es toute à ta petite pensée… Tu souris en regardant tes bottines…

ADRIENNE, (se balançant dans le rocking.)

Oui…

ROSETTE.

Je t’assure que tu m’effraies… Tu as l’œil de toutes les… Tu sais, l’œil contre lequel on ne peut rien !…

ADRIENNE.

Rien… Zézette… Ne te donne pas la peine… Chut !… Laisse-moi penser…

(Elle se renverse dans le rocking.)
ROSETTE.

Comment se fait-il que tu ne m’aies parlé de cela que ce matin ? Je l’ai à peine remarqué, moi, ton english !… Je l’ai rencontré deux ou trois fois au tennis… Il m’a eu l’air d’un grand flandrin.

ADRIENNE.

C’est que tu ne sais pas voir.

ROSETTE.

Il ne m’a pas paru laid, d’ailleurs… Ridicule…

ADRIENNE.

Et charmant !