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Scène IX


LA DUCHESSE, DIANE

LA DUCHESSE.

Diane, nous avons résolu, ton père et moi, de te mettre au couvent.

DIANE.

Au couvent ?… Mais je n’y ai jamais été… Je n’ai été que quelques mois rue de Lubeck.

LA DUCHESSE.

Justement. Devant la gravité des circonstances, et de ta faute, il n’y a pas à hésiter. Le moment de la réflexion est venu pour toi. Nous te mettrons sous une direction qui modifiera ton état d’esprit, qui te ramènera, je l’espère, dans le droit chemin, et à la religion… Nous te mettons au couvent moins pour te punir que pour te sauver.

DIANE.

Et pour combien de temps ?

LA DUCHESSE.

Nous verrons. En principe jusqu’à ta majorité.

DIANE.

Jusqu’à ma majorité ?

LA DUCHESSE.

Mais, d’ici là, si tu te modifies, si tu t’éclaires, si tu commences à reconnaître la déchéance où tu es tombée…

DIANE, (avec une volubilité inquiète.)

Oui, enfin, ça fait un an ou deux ans au minimum, n’est-ce pas ? Et à quel couvent ? Où ça ?