Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/208

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RANTZ.

Taisez-vous donc ! Pas devant mon fils !…

(Le petit reste interdit sur le seuil.)
MAURICE, (l’écume aux lèvres, forcené.)

Votre fils ! En voilà un qui ne sera pas infâme, lui !

RANTZ.

Je vous défends d’insulter celui-là !

MAURICE.

Écarquillez vos yeux, petit bourgeois cossu, fils de bourgeois !

RANTZ.

Va-t’en ! Va-t’en ! C’est un fou ! Tu vois bien que j’ai affaire à un fou ! (Il repousse son fils, ferme la porte, et vient, menaçant, sur Maurice.) Avez-vous fini, cette fois, ou je vous clos le bec d’un coup de poing. Dans votre rage maintenant vous vous en prenez jusqu’aux miens.

MAURICE.

Parfaitement, au fils ! Un fils comme moi, qui ne vaut pas mieux !

RANTZ.

Ah ! maintenant, petite crapule, vous jouez à jeu complètement découvert ! L’anarchiste se découvre… Vous irez jusqu’au bout… jusqu’au bout !…

MAURICE.

Oui, jusqu’au bout !…

RANTZ.

Vous avez de qui tenir, d’ailleurs… Vous êtes bien le fils d’un garçon de café de Thomery !…