Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/222

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un mâle, qui nous domine, que nous expliquons difficilement, mais auquel nous faisons le sacrifice de notre vie !… Prends-moi… Rends-moi heureuse. Je te jure que je ferai le miracle, tous les miracles, en riant de bon cœur. Je me sens capable d’avoir vingt ans… si tu le souhaites !… Ordonne ! Commence. J’obéirai.]*

(Elle l’embrasse avec passion.)
RANTZ.

Et d’abord, il faut que notre mariage ait lieu immédiatement ; ne tardons pas à régulariser. Faisons-en une question de jours et d’heures.

LIANE, (riant.)

Veine !… Mais est-ce qu’il y a déjà eu des ministresses dans mon genre ? J’ai la frousse !

RANTZ.

Je ne suis que sous-secrétaire d’État… Et d’ailleurs, ça s’est vu plus d’une fois… même dans ce ministère-ci… Il y a un précédent à la Marine… Dès maintenant, dès aujourd’hui, je veux te présenter comme ma femme. Je veux te traiter comme telle. Commençons dès aujourd’hui. J’ai donc tenu à te présenter officiellement à mes deux enfants, comme leur belle-mère.

LIANE.

À Raoul et à Nellie ?

RANTZ.

À Raoul et à Neliie. Je les en ai avertis ce matin à déjeuner. Je leur ai annoncé mon mariage et que dans un mois nous vivrions sous le même toit.

LIANE.

Diable ! Comment ont-ils supporté la nouvelle ?