Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/240

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LIANE.

Il me le semble… n’est-ce pas ?

MAURICE.

En somme, il pourrait s’en tirer avec beaucoup moins de générosité… (Changeant de ton, tout à coup, rapide, bref.) Il n’y a qu’une seule condition, une seule… seule… oui, voilà le point… mais je peux en avoir le cœur net, tout de suite, d’ailleurs… j’en fais, je le répète, une condition sans réplique.

LIANE.

Laquelle ?

MAURICE.

Je veux savoir, avant d’accepter, si ma petite amie consent à aller vivre avec moi, là-bas… Si Aline m’accompagne, oh ! alors, je pars tout de suite, je pars quand on voudra… Autrement, n’est-ce pas, si brillante que soit l’affaire, ce serait tout de même un peu dur !… Mais nous allons en avoir le cœur net, de suite. La petite est très franche, très rapide dans ses décisions…

LIANE.

Tu as tout le temps, mon enfant, tu as tout le temps !

MAURICE.

À quoi bon ?… Ne vaut-il pas mieux régler ça tout de suite : c’est si facile !… Elle est là, elle est restée à… enfin… à la cuisine… Je descends la trouver, et je lui pose la question. Selon ce qu’elle répondra, je te dirai oui ou non…

LIANE.

Mais veux-tu bien ! Demeure là !… Je veux que tu la fasses monter… Si, si… par exemple !…