Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/241

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On ne traite pas entre deux portes, des affaires aussi intimes. Je vais vous laisser ensemble, vous causerez, tout à l’aise…

(Elle sonne.)
MAURICE.

Il est préférable, en effet, que tu ne sois pas mêlée à cette conversation. Laisse-moi deux minutes.

(La femme de chambre entre.)
MAURICE ET LIANE, (ensemble.)

Voulez-vous dire à Mademoiselle Aline…

MAURICE, (à sa mère, en souriant.)

Fais…

LIANE, (continuant.)

… qu’elle vienne ici… que Monsieur Maurice l’attend.

(La femme de chambre ressort.)
MAURICE.

Elle m’aime… mais sais-je jusqu’à quel point ?… Elle peut très bien ne pas se soucier de quitter la France. Elle a encore sa mère. Alors !… (Il s’interrompt, gêné de sa phrase.) Enfin, je vais me rendre compte… Je te rappellerai aussitôt après. J’aurai au moins une impression très nette… Va, maman, qu’elle ne te trouve pas là. C’est inutile.

LIANE.

Je ne vais rien dire à Paul ; ceci entre nous… Ce sont des affaires de sentiment…

MAURICE.

Comme tu le dis… À tout à l’heure.

LIANE.

À tout à l’heure, cher petit. (De la porte.) Prends