Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/272

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vous plaît, une bonne fois pour toutes, ce vocabulaire et dites « maman », comme tout le monde.

HENRIETTE.

Écoutez, parrain, grâce à ce petit surnom, j’ai souvent pu dominer, conseiller et excuser ma mère, sans qu’elle s’en soit presque aperçue ! Il est tellement plus facile de dire : « Sacrée Nono ! » que (Elle s’interrompt en riant.)… …Et puis, c’est tout de même la seule circonstance où il conviendrait de lui laisser son petit surnom de Nono. Il cadrerait mieux avec le genre de démarche que nous allons tenter auprès d’elle !

DARNIS, (désignant le salon.)

Alors, ça va ? vous acceptez ?… Et vous savez, pas besoin de vous gêner avec eux. Soyez nette. Tout le monde vous approuve. Est-ce que Nono, (Il se reprend devant le rire d’Henriette.) Honorine, veux-je dire ! sera ici à cinq heures précises ?

HENRIETTE.

Comme je vous en avais averti, je l’ai envoyée faire une commission spéciale pour moi. Elle ne rentrera pas avant une heure d’ici.

DARNIS.

Parfait ! Alors, on les fait entrer.

HENRIETTE, (ouvrant la porte elle-même.)

Mais oui. Entrez, entrez ! je vous en prie.

MADAME DE CHEVRIGNY, (entrant la première.)

Bonjour, ma chère petite ! Je suis très heureuse que vous ayez pensé à moi en cette circonstance. Je vous aime bien (Elle l’embrasse.) et vous avez parfaitement eu raison de faire appel à mon influence sur votre mère ! Mon amitié se re-