Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/275

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HENRIETTE, (appuyée au dossier d’une chaise.)

Il est un fait certain, c’est qu’un mariage avec Monsieur de Palluel constituerait pour moi une chance inespérée !

TOUS.

Inespérée ! Inespérée !

MADAME DE CHEVRIGNY, (riant.)

Je crois qu’il y a unanimité.

HENRIETTE.

Nous nous connaissons depuis plus de six mois… Nous nous aimons… De plus, nous nous entendons fort bien. Je n’aurais jamais espéré que les objections du père et de la mère pussent un jour faiblir, mais enfin ! toujours est-il qu’ils ont maintenant posé une espèce d’ultimatum ! Et c’est pour moi la porte ouverte à l’espérance ! Monsieur de Palluel est un garçon charmant, tout ce qu’il y a de plus correct, avec lequel je serai pleinement heureuse, je crois.

ARNOULD.

Je le connais ! oh ! de réputation… il s’habille chez Troucet, où il a, je crois, de grosses factures arriérées.

MADAME DE CHEVRIGNY.

Je le connais un peu mieux, Monsieur, et de meilleure façon, vous ne m’en voudrez pas de le constater… Je l’ai rencontré dans des salons amis, chez les Quercy, chez Madame Progat ; mon père était très lié avec sa cousine de Lescure. Ce sont des gens parfaitement nés, légèrement à la côte, peut-être… oui, c’est vrai… mais, en l’occasion, cela n’a pas grande importance ! Je suis absolument de votre avis, Henriette, si ce mariage est possible, disons et redisons-le, il y a là pour vous