Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/279

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HENRIETTE.

Mais, naturellement ! Qui ne connaîtrait, parmi ceux qui nous ont un peu approchées, l’existence de ce vieil amoureux de maman, de cet éternel prétendant… lequel serait si heureux, si heureux si elle voulait bien réaliser un rêve qu’elle a toujours repoussé.

ALLARD.

Mon Dieu, il faut dire, Rirette, à la décharge de votre mère, qu’il n’est pas, paraît-il, de la première fraîcheur…

MADAME DE CHEVRIGNY, (vivement.)

Ce serait pour elle le compagnon idéal ! D’ailleurs, nous n’avons jamais cessé de lui conseiller une union qui donnerait à sa vie une toute autre assise, un caractère mondain.

ALLARD.

Henriette… C’est la voix de la sagesse qui parle dans la bouche de tes futurs beaux-parents. C’est logique… Et puis, c’est moral ! N’est-ce pas, que c’est moral ?… Et par le temps qui court, dès que quelque chose est moral !…

HENRIETTE.

Tenez, voilà la lettre !… vous pouvez en prendre connaissance.

(Elle donne la lettre à Madame de Chevrigny, qui se lève.)
ARNOULD.

Et vous dites que lorsque vous en avez touché un mot à ma cousine ?…

HENRIETTE.

Oh ! c’est bien simple ! Elle m’a prié de ne jamais renouveler ce genre de conversation.