Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/306

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pour une cheminée ! Non ! vraiment, vous n’avez pas un parti plus affriolant ?…

DARNIS.

Ma chère amie, cette idée ne vient pas de nous… On sait un peu partout que Monsieur Martin Puech vous aime.

HONORINE.

Qu’il est le seul homme propre qui désire m’épouser, le seul riche à qui une idée aussi saugrenue puisse venir !

MADAME DE CHEVRIGNY.

Chère amie !

DARNIS.

Monsieur Martin Puech est très agréable… Je lui trouve un certain piquant, du bon sens…

HONORINE.

Vraiment ?

ÉMILIE, (entrant par le fond, après avoir frappé.)

Monsieur Martin Puech demande s’il peut voir Madame…

HONORINE.

Oui, oui, faites entrer ! Je crois bien.

(La femme de chambre sort. Tous se lèvent comme mus par un ressort.)
HONORINE, (se dressant dans un franc éclat délire.)

Ah ! non, non, mes enfants vous ne vous en irez pas ! Ça, je vous le promets ! Dieu me l’envoie ! Vous ne pensez pas que je vais laisser cette occasion de me faire un peu de bon sang…

DARNIS.

Honorine, vous n’avez pas l’intention, je suppose…