Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/326

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grand monde… le faubourg… mes rêves… et par-dessus le marché, l’amour… Même de son côté ! Du mien, c’est de l’adoration… Tu ne prétends pas que ce mariage ne soit pas exceptionnel !…

HONORINE.

Je dis que la condition qu’on pose à la base est pour moi inacceptable.

HENRIETTE.

Mais, à la fin, pourquoi ? Ce mariage, il y a des années que nous l’espérons tous !… tous ceux qui t’aiment te l’ont conseillé… Il est naturel, logique. C’est la paix pour tes vieux jours quand ils arriveront… le camarade… l’ami dévoué…

HONORINE.

Je t’en prie, ne discutons pas. Je ne veux plus recommencer à me disculper comme une enfant… Je dispose de ma vie et voilà tout… Je ne veux pas faire de Martin Puech autre chose que le meilleur de mes amis. Telle est ma fantaisie. Juge-la excessive, monstrueuse, mais prends-en ton parti… Ah ! dans quelle extraordinaire famille désires-tu entrer ?

HENRIETTE.

Mais, note qu’ils ne précisent pas !

HONORINE.

C’est encore bien aimable de leur part.

HENRIETTE.

Ils ne connaissent pas Martin Puech personnellement. Ils l’ont désigné, simplement, parce qu’ils savent que…

HONORINE.

Que c’est le seul homme qui consentirait à m’é-