Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/334

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camarade… Rien de grave ne nous sépare… ta main, je t’en prie !…

(Henriette sort en claquant la porte. Nono reste seule, désappointée, pensive, puis fait un grand geste de lassitude et sonne. Émilie entre.)
HONORINE.

Mes pantoufles… un saut de lit ou un peignoir… N’importe quoi, vite ! Prépare mon lit… je dînerai dans ma chambre… je me couche. (À Émilie qui reste en place, elle indique, d’un grand geste, l’excès de lassitude auquel elle est arrivée.) Oh ! Oh !…

ÉMILIE.

Oui, je m’en doute… Il n’y avait qu’à les voir arriver !…

HONORINE.

Oh ! tu sais, tu sais… j’en ai… j’en ai par-dessus la tête… Va-t’en, tiens, je ne sais plus où j’en suis !

ÉMILIE, (ronchonnant.)

Eh bien, vous avez de la bonté de reste ! À votre place, par exemple !

(Elle sort.)
UNE VOIX, (par la porte du fond, en même temps.)

On peut entrer ?

HONORINE.

Non… non. (Entre Madame de Chevrigny.) Ah ! c’est vous !…

MADAME DE CHEVRIGNY.

Une seconde… Je vous rapporte les deux vases achetés…

HONORINE.

Oui, ce n’était pas la peine de vous déranger…