Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/93

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ALINE.

Et gentil, si tu savais ! Tu ne le connaissais pas ?

MALOUTE.

Je l’avais vu t’accompagner une ou deux fois à la porte du magasin.

ALINE.

Alors, tu me comprends ?

MALOUTE.

Si je te comprends ! On ne fait pas mieux.

ALINE.

Seulement, je ne vis pas, non, je ne vis pas. On se l’arrache de tous côtés. Tu ne lui feras pas la cour ?

MALOUTE.

Oh ! moi, les amis des autres, c’est comme l’argent des pauvres : c’est sacré.

RAYMOND, (tout à coup.)

Ah ! bougre de n… de D… ! Mes enfants ! Quelle chaleur il fait chez vous. Vous chauffez à blanc ! Une seconde. Permettez que j’enlève ma veste ?

(Il se met en manches de chemise.)
MALOUTE.

Il est plutôt mal embouché, votre Monsieur Raymond. Qu’est-ce que c’est exactement ?

ALINE.

C’est… (Elle hésite.) Il n’a pas de situation sociale bien définie. Enfin, c’est un ami de la mère de Maurice.

MALOUTE.

Ah ! bien, pourquoi se fait-il une tête de larbin ?