Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/145

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BLONDEL, (intimidé devant elle, puis, sourdement.)

Soit… Je vous donne les minutes nécessaires, usez-en comme vous voudrez, mais à la condition expresse qu’après nous restions tous les deux seuls, lui et moi.

(Il passe devant elle et va à Bouguet, assis, de dos à eux, et auquel Hervé a passé un stylographe et parlé à voix basse.)
MADAME BOUGUET.

Merci.

BLONDEL.

Puisque tu as fermé, dis-tu, ton bureau, veux-tu m’en donner la clef ? Un papier à y prendre. (Bouguet, lentement, sans mot dire, tire de sa poche un trousseau et le remet à Blondel. Celui-ci lui frappe sur l’épaule et d’un air menaçant.) Travaille, mon vieux, travaille !

(Il s’en va, hâtif, par l’allée de gauche. Hervé remonte le bec de la lampe sur la table, au premier plan.)
BOUGUET, (dès que Blondel a disparu.)

Jeanne… tu as cru, parce que tu m’as heurté dans l’ombre de cet escalier, que…

MADAME BOUGUET, (simple et froide.)

Laisse… (Au chasseur, qui est demeuré dans le fond.) Chasseur, vous avez les épreuves ?… Hervé, laissez-nous.

LE CHASSEUR.

Les voilà.

MADAME BOUGUET, (au chasseur, désignant un bosquet au fond.)

Voulez-vous attendre là-bas ?

(Hervé et le chasseur s’éloignent.)