Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/181

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trouve tout cela extraordinaire ! Hernert qui disparaît… ce va-et-vient continuel… ton émotion…

MARCELLE.

Que vas-tu imaginer, maman ?… De la lassitude, voilà tout. Passe-moi ce coussin…

MADAME BOUGUET.

Ah ! mais, ah ! mais ! On me cache quelque chose… Est-ce que par hasard ?…

MARCELLE.

Quoi ?…

MADAME BOUGUET.

Oh ! J’ai des doutes ! J’essaie en vain de me les dissimuler. Ce retard anormal de ton père… Marcelle, où est ton père ?

MARCELLE.

Comment veux-tu que je le sache plus que toi ?

MADAME BOUGUET.

Ta voix ment… Vous me cachez tous un accident.

MARCELLE.

Calme-toi, maman, calmons-nous… nul accident.

MADAME BOUGUET.

Alors, parle… Je comprends. Ils se sont battus, n’est-ce pas ?…

MARCELLE.

Eh ! je n’en sais pas plus que toi !

MADAME BOUGUET.

Ah ! c’est un demi-aveu… Mon Dieu, si tu t’es ainsi étendue, après qu’Hernert a eu conversé avec toi, à voix très basse, c’est que tu viens d’apprendre une mauvaise nouvelle… Tu me la dissimules…