Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/259

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FRÉDÉRIQUE.

Auxquelles vous avez répondu par des mensonges !

JULIEN.

Madame, je vous en prie. (Bas, à sa mère.) Va, je te l’ordonne, cette fois.

(Madame Bocquet s’en va.


Scène IX


FRÉDÉRIQUE, JULIEN

FRÉDÉRIQUE, (se jetant dans les bras de Julien.)

Ah ! c’est bon de retrouver votre épaule !… Ah ! c’est vous !… C’est vous !… c’est toi !…

JULIEN.

Mais que s’est-il passé ?… Qu’a-t-elle dit ?…

FRÉDÉRIQUE, (dans ses bras, elle a une crise de détente.)

Ah ! elle est méchante, votre mère !… Je n’aurais jamais cru qu’elle essayerait de me faire autant de mal !… Elle a voulu m’enlever ma confiance en vous, mon amour… Elle aurait pu me dire mille choses plus terribles, je les aurais acceptées, mais il n’est pas de crime plus vilain que celui d’atteindre la foi dans l’amour… Julien rassurez-moi, mon aimé… dites-moi que, malgré nos ennemis, on ne parviendra pas à nous séparer, à…

JULIEN, (se dégageant et parlant lentement.)

Il faut que je sois franc, Frédérique. Je ne suis pas l’homme que vous croyez… Je suis un lâche… un malhonnête homme.

(Il passe et va vers le banc au premier plan.)