Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/320

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LE DOMESTIQUE, (de la salle à manger.)

Madame !

ÉVELINE.

Lorsqu’il a téléphoné, Monsieur n’a pas dit à quelle heure exactement il rentrerait ?

LE DOMESTIQUE.

Non, Madame. Monsieur m’a téléphoné simplement ce que j’ai répété : «Avertissez Madame et Madame Ulric que je suis retenu par l’inauguration, que je ne viendrai pas déjeuner, mais tout de suite après le déjeuner. »

ÉVELINE.

C’est bien !… Que Marie m’apporte les cartons à chapeaux qui sont dans ma chambre. (Le domestique sort.) Cette inauguration ! J’aurais voulu y être… C’est un véritable triomphe pour Julien ! Ah ! il en a eu du mal !… Je suis sûre que le conseil d’administration, à l’heure actuelle, se confond en félicitations…

FRÉDÉRIQUE.

Oh ! moi qui ai plus que vous l’habitude de Paris, je puis vous assurer que les conseils d’administration ne se confondent jamais en remerciements.

ÉVELINE.

Comme je suis contente aujourd’hui ! Comme je suis contente, depuis quinze jours que nous nous sommes décidés à augmenter notre train de vie, notre personnel ! Je ne vous ai pas toujours confié la vérité, mais à certains moments, je sentais bien que Julien avait des ennuis d’argent. Vous avez dû constater, du reste, des gênes sérieuses dans la maison quand vous veniez… Mais si… mais si… Julien avait une dette importante,