Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/10

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Dès les premiers temps de l’occupation de la Martinique par la France, l’idée était venue de créer, indépendamment du Fort Saint-Pierre, un autre centre important de population. Une rade, l’une des plus belles des Antilles, une presqu’île propice à des fortifications, attirèrent l’attention de Duparquet.


LE FORT


C’est sur cette presqu’île qui s’avance entre la baie des Flamands et le bassin du Carénage qu’a été construit un Fort. Duparquet le fit bâtir en palissades comme on pratiquait alors, le nomma Fort Royal et y établit sa résidence, à la fin de janvier 1639. Il fut obligé d’abandonner la localité à cause de son insalubrité.[1]

« Le projet de la citadelle du Fort Royal, dans l’endroit appelé le cul-de-sac, avait été conçu en 1642, dit Dessales, mais l’île était encore trop peu importante pour songer à un travail aussi considérable. La Compagnie puissante, à qui la souveraineté des îles avait été cédée, aurait dû naturellement pourvoir à leur défense, mais plus occupée de s’agrandir par le commerce, elle avait négligé la plus essentielle de ses obligations. Il fallait que le Roi pourvût à la sûreté de ses colonies dont il ne tirait aucun lucre et en conséquence, il ordonna l’établissement du Fort Royal qui fut fait en grande partie aux dépens des habitants ».[2]

En 1666 et 1667, ce fort n’était « qu’un réduit formé de palissades tracé par le S. Blondel, ingénieur, et commancé à travailler de deux demi-bastions avec fossé et demie-lune devant ».[3]

Le 20 juillet 1672, le Marquis de Baas, premier Gouverneur général, proposa au Conseil Souverain de « chercher quelques moyens de soulager les habitants pour la cons-

  1. Histoire politique et économique de la Martinique par M. Bambuk, page 33
  2. Annales du Conseil souverain, tome 1er, page 135.
  3. Titre de la carte du « Cul-de-sac, Port du Carénage et Fort-Royal de la Martinique » reproduit en exergue sur la couverture de l’Histoire économique de la Martinique, par M. Louis Philippe May. Cette carte est à la Bibliothèque Nationale.