Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/16

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29 mars 1848) et déclara que « la ville reprend son nom de Fort-de-France[1] ».

Comme celle de la Martinique, sa population s’est considérablement accrue : elle était de 4.000 habitants en 1751, de 7.604 suivant une carte de Moreau de Jonnès de 1816, tandis que Rufz de Lavison lui en attribue 8.711 en 1783.

D’après un recensement de 1823, elle comptait alors 11.827 habitants. En 1847, elle en avait 12.611, en 1853, 13.101 et au 1er  janvier 1877, 15.529.

Enfin, elle s’est accrue encore après la destruction de Saint-Pierre. Elle a passé à 25.000 âmes en 1921, à 43.500 en 1926 et maintenant elle atteint 60.000 environ.

Fort-de-France a donné le jour à Moreau de Saint-Méry, au Général Alexandre de Beauharnais, au comte Tascher de la Pagerie, au député Victor Mazuline, à l’amiral Dubourdieu, au Général Reboul, à François Achille Marbot, auteur des « Bambous » et Ordonnateur des Colonies, au Commissaire général Charvein, au député Ernest Deproge, au Gouverneur Victor Ballot, au peintre Désiré Lucas.

C’est dans son passé, c’est dans ses rues, ses places et ses environs qu’on va conduire le lecteur et tout amoureux du vieux Fort Royal, en ajoutant à cette promenade, au hasard des rencontres et des souvenirs, quelques détails que beaucoup connaissent déjà.


LA SAVANE


Le Fort et la Savane constituent les linéaments de la ville. Remplis des parfums du passé, pleins de souvenirs et de gloire, ils sont le cœur même de la cité et « sur l’Esplanade, témoin de tant d’exploits de nos annales, nous ne pouvons faire un pas sans le mettre dans les pas de nos courageux devanciers[2]. »

  1. J. O. Martinique, 29 mars 1848, n° 27.
  2. Discours de Théodore Baude, à l’inauguration de la statue de d’Esnambuc, 24 décembre 1935.