Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/11

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subite, etc., et l’on verra combien Baudeau est convaincu de la nécessité, pour la science économique naissante, d’une langue précise. Peut-être même certaines de ses distinctions paraîtront-elles quelque peu subtiles ; peut-être feront-elles songer aux Docteurs du moyen âge : dans l’économiste l’ancien professeur de théologie reparaît quelquefois[1].

Ce qui frappe aussi dans la Première Introduction à la Philosophie économique c’est que Baudeau, à la différence d’autres disciples de Quesnay, n’aborde pas le système par les grandes notions mi-partie d’ordre physique mi-partie d’ordre métaphysique d’Ordre naturel, de Droit naturel, de Propriété personnelle. Sa méthode est beaucoup plus réaliste. Il nous conduit d’emblée au milieu des « États policés » et il nous donne immédiatement une vue d’ensemble de leur activité économique. Nous apercevons les hommes occupés les uns à tirer du sein de la nature les subsistances et les matières premières (art productif), les autres à les transformer et à les déplacer (art stérile), d’autres enfin à assurer les services d’instruction, de protection et d’administration (art social) sans lesquels l’art productif et l’art stérile dépériraient. Et de là le plan général, très simple, de l’ouvrage où l’on pourrait découper quatre grandes parties si l’auteur n’avait cru pouvoir se contenter d’une série de chapitres. La première[2] contient une étude de chacune des classes d’individus que nous avons distinguées du premier coup d’œil : classe propriétaire — qui comprend le Souverain et les propriétaires proprement dits — pratiquant l’art social ; classe productive adonnée à l’agriculture et aux industries extractives ; classe stérile adonnée à l’industrie et au commerce. Notons-le en passant, Baudeau précise que l’industrie extractive, sur

  1. Les biographes rapportent qu’il avait été chanoine régulier et professeur de théologie à l’abbaye de Chancelade.
  2. Chap. II, IV et V.