Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/134

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rant et nécessitant pour ainsi dire le bien-être d’autres hommes : tels sont les premiers principes fondamentaux des vraies monarchies economiques. Leur but ou la fin universelle vers laquelle tend essentiellement et sans cesse toute leur organisation politique, est le grand intérêt général, évident, éternel de l’humanité ; c’est-à-dire, la multiplication continuelle et progressive de tous les objets propres aux jouissances utiles ou agréables, qui font la conservation et le bien-être de l’espece humaine sur la terre. Ce but des monarchies economiques est évidemment conforme au vœu de la nature, à l’attrait général et continuel qu’elle inspire à tous les hommes, au devoir naturel, qui nous est prescrit à tous impérieusement et sans relâche, de procurer notre bien-être personnel, sous peine de souffrance et de mort. Respecter les propriétés et les libertés, c’est évidemment le véritable, le seul moyen de parvenir à ce but général, c’est-à dire, de satisfaire cet attrait, de remplir ce devoir naturel et universel de l’humanité sur la terre. Propriété, c’est ce qui vous est propre ou spécial à vous particuliérement, non à un autre. Il y en a de trois especes : la premiere est radicale, c’est la propriété de votre personne, de vos organes corporels, de vos facultés intellectuelles. Cette premiere propriété nous est accordée par la nature de la maniere la plus inviolable, comme je l’ai rappellé ci-dessus, en réfutant le délire absurde et funeste des insensés qui s’imaginent pouvoir s’approprier réellement la personne d’autrui. De cette premiere propriété dérive nécessairement la premiere liberté ; car qui dit liberté, dit usage raisonnable et légitime d’une propriété, ou pour être encore plus exact et plus précis, faculté non empêchée de faire cet usage, ou de ne le pas faire, définition essentielle et de la plus extrême importance, à laquelle je prie qu’on fasse ici toute l’attention qu’elle mérite, afin qu’on ne l’oublie jamais. La liberté étant donc en général " la faculté non empêchée de faire à son gré un usage raisonnable et légitime d’une vraie propriété " , la premiere des libertés est la liberté personnelle, relative à la premiere des propriétés. La liberté personnelle est donc " la faculté non empêchée