Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/143

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les risques des saisons ; nous pouvions par cent causes naturelles ou factices, être privés de nos espérances et ne recueillir pas même la valeur de nos semences, celle de nos plus petits frais journaliers, ou des salaires que nous donnons aux moindres ouvriers " . Rien de plus vrai que cet exposé ; par conséquent rien de plus incontestable que les droits réclamés en consequence sur la récolte présente par les chefs et directeurs des exploitations rurales. Il faut donc par justice et par sagesse prélever sur cette récolte, premiérement la restitution entiere et parfaite de tous les frais ou déboursés annuels et journaliers qui doivent se faire encore et continuellement, pour opérer la récolte future. Secondement, il faut prélever tout ce qu’exige l’entretien habituel, la réparation, la rénovation de l’atelier, ou de l’assemblage d’outils de tout genre, qui formoit le bloc des avances primitives. Troisiemement, il faut ajouter une juste compensation des avances, des peines et des dangers ; car on ne peut pas espérer qu’une classe nombreuse, riche et instruite, avance des capitaux considérables, se donne beaucoup de soins continuels, et s’expose à de grands risques, sans retirer cette juste compensation. Mais n’allez pas vous embarrasser des moyens de faire vous-même cette évaluation ; elle est toute faite, et vous allez l’apprendre. En troisieme ligne s’avancent les propriétaires fonciers qui défricherent le sol, construisirent les édifices, firent les plantations et les clôtures à leurs frais et dépens, ou qui rembourserent ces avances, en achetant les héritages tout préparés. " les directeurs en chef des exploitations rurales sont nos fermiers ou nos régisseurs " vous diront les propriétaires. " s’ils sont fermiers, la compensation est toute faite par leur bail à ferme ; après avoir estimé le bloc des avances primitives, ou de leur premier établissement, après avoir calculé les frais annuels et journaliers de toute espece, après avoir estimé les risques et les bonnes fortunes, ils ont promis de nous rendre en nature ou en argent telle portion des récoltes, se tenant satisfaits du reste, tant pour eux-mêmes que pour leurs ouvriers, frais et bénéfiques quelconques. S’ils sont nos régisseurs, ils nous doivent un compte exact et détaillé de leur gestion, qui distingue les frais et le produit net, ou revenu clair et liquide. Ce revenu nous appartient à