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Que les Français ont d’esprit et qu’ils se donnent de mal pour se tromper ! Livres, tableaux, romances, rien n’est inutile, aucun moyen n’est négligé par ce peuple charmant, quand il s’agit pour lui de se monter un coup.


XIV

DE QUELQUES DOUTEURS

Le doute revêt une foule de formes ; c’est un Protée qui souvent s’ignore lui-même. Ainsi les douteurs varient à l’infini, et je suis obligé de mettre en paquet plusieurs individus qui n’ont de commun que l’absence d’une individualité bien constituée.

Il y en a de sérieux et pleins d’une grande bonne volonté ; ceux-là, plaignons-les.

Ainsi M. Papety, que quelques-uns, ses amis surtout, avaient pris pour un coloriste lors de son retour de Rome, a fait un tableau d’un aspect affreusement désagréable, — Solon dictant ses lois ; — et qui rappelle, — peut-être parce qu’il est placé trop haut pour qu’on en puisse étudier les détails, — la queue ridicule de l’école impériale.

Voilà deux ans de suite que M. Papety donne, dans le même Salon, des tableaux d’un aspect tout différent.