Page:Baudelaire - Les Fleurs du mal, Conard, 1922.djvu/404

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Dans sa douleur amère,
Quand au gendre béni
La mère
Livre la clef du nid,

Le pied dans sa pantoufle
Voilà l’époux tout prêt
Qui souffle
Le bougeoir indiscret.

Au pudique hyménée
La Vierge qui se croit
Menée,
Grelotte en son lit froid.

Mais Monsieur tout en flamme,
Commence à rudoyer
Madame
Qui commence à crier.

Ouf ! dit-il, je travaille,
Ma bonne, et ne fais rien
Qui vaille ;
Tu ne te tiens pas bien…

Je vous le demande, messieurs, ya-t-il, dans tous les vers de Baudelaire, quelque chose qui approche de ces simples mots, et de cette image :

Tu ne te tiens pas bien !…

Vous nous reprochez la pièce qui s’appelle Les Bijoux ; pourquoi, je vous prie ? Est-ce donc parce que :

La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores…

Sur cette nudité qui vous choque et que vous voulez élever à la hauteur d’un outrage à la morale publique… — comme si l’on pouvait supprimer le nu dans l’art et l’interdire à, la poésie plus qu’à la peinture ou à la statuaire — c’est encore avec Musset que je vais vous répondre :

Le sofa sur lequel Hassan était couché
Etait dans son espèce une admirable chose.