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raisonneurs, Excitations artificielles), qui par bonheur seront à la fin.

Rien, en somme, ne m’empêche de vous expédier, au jour le jour, tout ce que je ferai ; mais, si vous désirez savoir l’étendue réelle du livre, je serai obligé de vous faire d’abord un calcul de lettres.

La question d’Alençon :

Le dernier feuilleton fait, j’ai passé cinq jours à me soulager, pendant lesquels j’ai mangé tout mon argent. Il faut non seulement que j’aille à Alençon, mais aussi à Lyon ; la question d’argent est minime, parce que je puis avoir le parcours gratuit sur toutes les lignes ; mais je souffrirais de laisser derrière moi des inquiétudes, et je veux, avant tout, que ce manuscrit soit complet.

Donc, j’irai à Alençon, mais plus tard, dans quinze jours peut-être, et, pendant que j’irais à Lyon, vous composeriez les premières feuilles. Mais remarquez que, bien que je croie le manuscrit non finissable avant quinze jours, cela ne m’empêchera pas de vous en envoyer les premiers morceaux avant le 15, si vous le voulez.

L’affaire du Roman de la Momie m’inquiète, et voici pourquoi : je crains que vous n’y mettiez un zèle de vanité. Il est vrai que l’affaire est bonne, et que le prix se rapproche tellement du vôtre que c’est presque le même ; mais Théophile est accoutumé à compter sur ses libraires qui répondent d’une vente forcée de quatre mille exemplaires. Vous savez que le tirage pourra être un peu plus fort.