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CHARLES BAUDELAIRE

cher de Targ-ent à Paris ; ou rester ici, jusqu’au 20 Novembre. Franchement, c’est trop long !

Je veux vous rendre compte de Temploi de votre argent. Sur les 200 fr. du 17, j’ai donné 180 fr. à THôtel. Il paraît que, bien que je dusse encore i54 fr.,le i^f Août, je ne devais que 468 fr., le 28 Septembre. — 4^8 ; donnés, 180. — Restent donc : 288, que je devais encore, le 28 Septembre. Depuis lors, en comptant 7 fr. par jour, jusqu’à la fin d’Octobre (trente-sept jours, multipliés par 7fr.), nous trouvons 269 fr., auxquels j’ajoute les 288 fr. restants. Total : 547 ^^*

Impossible de donner quoi que ce soit à l’Hôtel, ce matin ; je vais me débarrasser des petites dettes et du Mont-de-Piété, et il me restera 20 fr. que j’emploierai à courir à Paris, le i^^ du mois.

Tout cela, cher ami, ne remplit pas strictement votre but ; mais j’ai honte de me servir de votre billet, mais la littérature doit passer avant tout, avant mon estomac, avant mon plaisir, avant ma mère.

Je m’absenterai, le 3i, sans même dire un mot à l’Hôtel, sur le but de mon voyage ; je tâcherai, en vingt-quatre heures, de voir une dizaine de per sonnes, à Paris.

Quanta ma santé, tous mes maux de ventre ont disparu. Seulement, je n’ai jamais faim, et j’ai la fièvre, toutes les nuits. Du reste, je ne veux pas accuser absolument la Belgique. Je suis convaincu que j’étais malade déjà, en quittant Paris. Je pourrais ajouter une foule de réflexions mo-