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f\lC) CHARLES BAUDELAIRE

villes, et le temps est trop abominable pour que je me remette à courir.

Maintenant, quelques petites réflexions que je vous soumets, simplement, car vous agirez à votre guise. J’aurais vivement désiré aliéner les quatre volu- mes, pour un temps déterminé, deux ans, trois ans, cinq ans, ou pour un nombre considérable d’exem- plaires, ce qui en somme revient au même. Mais il me semble que cela sera difficile, parce qu’un édi- teur préfère naturellement voir d’abord la fortune d’un livre, ne risquer que peu de déboursés à la fois, sauf à renouveler le traité, la première édi- tion épuisée.

Autre question : ne vous semble-t-il pas qu’il y aurait avantag-e,si possible c’est, de vendre les quatre volumes au même libraire ? En tout cas, je crois que je ne dois rien aliéner d’une manière définitive et absolue, parce que je dois me réserver la possi- bilité de rassembler un jour tous mes ouvrages chez le même éditeur.

Le manuscrit des Contemporains est chez moi, à Ronfleur. J’irai le chercher, quand j’aurai com- plété mes notes sur la Belgique. Pauvre Belgique ! pourra être livrée en Mars. Quant aux Paradis, j’en ai un exemplaire.

Croyez-vous qu’il soit mauvais de communiquer tout ou partie du livre sur la Belgique à un journal quelconque ? Je sais que Villemessant serait fort satisfait de la proposition, mais j’ai voulu vous consulter auparavant.

J’arrive à la question des éditeurs eux-mêmes.