Page:Baudelaire - Petits poèmes en prose 1868.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nalière de la dose, avait, dans la saison la plus chaude de l’année, complétement cessé. Mais d’autres souffrances physiques peuvent être attribuées à la température pluvieuse de juillet dans la partie de l’Angleterre où était située son habitation.

L’auteur pousse le soin (toujours pour venir en aide aux infortunés qui pourraient se trouver dans le même cas que lui) jusqu’à nous donner un tableau synoptique, dates et quantités en regard, des cinq premières semaines pendant lesquelles il commença à mener à bien sa glorieuse tentative. On y voit de terribles rechutes, comme de zéro à 200, 300, 350. Mais peut-être bien la descente fut-elle trop rapide, mal graduée, donnant ainsi naissance à des souffrances superflues, lesquelles le contraignaient quelquefois à chercher un secours dans la source même du mal.

Ce qui m’a toujours confirmé dans l’idée que ce dénouement était artificiel, au moins en partie, c’est un certain ton de raillerie, de badinage et même de persiflage qui règne dans plusieurs endroits de cet appendice. Enfin, pour bien montrer qu’il ne donne pas à son misérable corps cette fanatique attention des valétudinaires, qui passent leur temps à s’observer eux-mêmes, l’auteur appelle sur ce corps, sur cette méprisable « guenille, » ne fût-ce que pour la punir de l’avoir tant tourmenté, les traitements déshonorants que la loi inflige aux pires malfaiteurs ; et si les médecins de Londres croient que la science peut tirer quelque bénéfice de l’analyse du corps d’un mangeur