Page:Baudoin - Recueil d emblemes.djvu/14

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es-tu au monde ! il y a déja pluſieurs années que j’y ſubſiſte. Il ne faut que la moindre gelée pour t’en oſter : au lieu que je m’y ſuis toûjours maintenu contre le froid le plus violent. Attends donc que l’Hiver vienne , & tu verras à qui de nous deux demeurera la victoire.

Par ce myſterieux Emblême ſe doivent entendre, ſi je ne me trompe, les amoureux de la vaine gloire, & des trompeuſes proſperitez de la vie. Ces hommes ambitieux ſont de belles hapelourdes, qui n’ont que l’apparence & l’éclat. Le déguiſſement fait la meilleure partie de leur vertu pretenduë. Tout ce qui manque d’oſtentation, paſſe pour extravagant chez eux : ils ne payent jamais que de mine ; & pour peu qu’il leur arrive de bon ſuccez, ils en deviennent inſuportables. Ce n’eſt donc pas merveille, ſi lors qu’ils ſacriſient à leurs vanitez, ils s’immollent eux-mêmes