Page:Baudoin - Recueil d emblemes.djvu/16

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fortune, pour venir à bout des entrepriſes les plus diſſiciles. C’eſt elle qui de moment en moment leur inſpire de nouveaux deſirs, qui s’étendent plus loin que leurs forces ne peuvent aller ; Elle leur promet des conqueſtes & des threſors, des victoires & des triomphes des Sceptres & des Couronnes. Mais cette eſperance, qu’eſt-elle autre choſe qu’une belle fleur, auſſi-tôt morte que née ? Qu’eſt-elle qu’une nombre fugitive, qu’un tourbillon de fumée, qu’une poule qui flotte ſur l’eau, & qu’une veſſie pleine de vent ? N’a t’elle pas plus de montre que de rapport, plus d’apparence que d’effet, & plus d’enlûre que d’embonpoint ? En quoy, ce me ſemble, elle ne peut mieux être comparée qu’à la Citroüille, qui en eſt le veritable ſimbole. A la voir ſous l’étenduë de ſes larges feuilles, s’étaler ſi groſſe & ſi polie, ſur une couche