Page:Baudrimont - Recherches expérimentales et observations sur le choléra épidémique.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9

question, il fallait suivre une autre voie, et il fallait qu’elle pût être rapidement parcourue.

Le sérum donne une quantité de cendre beaucoup plus considérable que le caillot, et le seul poids des cendres du sang pouvait donner un renseignement utile ; mais, de plus, le sérum donne par l’incinération une cendre soluble dans l’eau, et qui est fortement alcaline, tandis que le caillot donne une cendre insoluble dans l’eau et à peine alcaline. C’était encore une source de renseignements faciles à mettre en évidence ; malheureusement le temps m’a fait défaut et je n’ai pu terminer toutes les expériences commencées. Voici cependant le résultat de quelques expériences tentées dans cette direction.

La première colonne indique la quantité de cendre obtenue directement de la quantité de sérum ou de caillot calciné. Dans la deuxième colonne, cette quantité est rapportée à l’unité pour rendre les résultats comparatifs.

Calcination du sang humain.
1. Caillot de sang veineux, sain et sec, pour 5 grammes. 0,116 0,0232
2. Sérum du même sang, sec 0,501 0,1002
3. Autre sérum, pour 5 grammes 0,350 0,0700
4. Autre sérum, pour 10 grammes 0,720 0,0720
5. Sang sec du ventricule droit d’un cholérique 0,124 0,0248
6. Sang, idem (n° 3 du tableau précédent) 0,130 0,0260

Le sérum est difficile à incinérer et ne peut donner des résultats comparables que lorsqu’il a été lavé pour en séparer le charbon.

L’incinération du sang des cholériques donne des résultats qui se rapprochent tellement de celui offert par le caillot du sang d’individu sain, qu’il est évident que ce sang ne contient presque plus de sérum et se trouve réduit aux éléments du caillot.

La cendre du sang de cholérique est presque entièrement insoluble dans l’eau et présente à peine une réaction alcaline.

Il faut ajouter en outre, que l’examen physique de ce sang démontre qu’il est altéré dans la structure de ses éléments mécaniques.

En résumé, il est évident que le sang des cholériques est profondément altéré, et qu’il ne contient plus qu’une très faible quantité de sérum.