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Notes relatives aux diverses espèces de sang dont les résultats sont consignés dans le tableau précédent.

1. Sang d’un individu indéterminé. Il est le seul qui ait donné un caillot assez bien formé pour que l’on ait pu l’isoler du sérum.
2. Sang d’un individu indéterminé.
3. Sang d’une femme âgée de soixante-six ans. Les deux sangs étaient en gelée pulpeuse brune et tous deux de la même couleur. Le sang artériel contenait un petit caillot blanc.
4. Sang d’un homme vigoureux ayant succombé à une rechute. Ce sang présentait une forte odeur d’oursin comestible.
5. Sang d’une femme de cinquante ans.
Sang très épais, sans apparence de caillot, ni dans le sang veineux, ni dans le sang artériel.
Le n° 3 est le n° 7 de mon cahier d’observations.
Le n° 4 correspond au n° 11.
Le n° 5, au n° 12.

Le sang normal contenait 0,79 d’eau et 0,21 de parties solides ; il est facile de voir que le sang des cholériques est profondément altéré. Cette différence dans la quantité d’eau peut être interprétée de plusieurs manières : ou le sang a simplement perdu de l’eau, ou il a perdu du sérum. L’eau, considérée seule, peut provenir de l’albumine du sérum, ou des autres éléments constitutifs du sang, tels que la fibrine et les globules. Le sérum contient, ainsi qu’on le sait, plus d’humidité que le caillot. On a même été jusqu’à penser que l’albumine seule devait contenir de l’eau, et l’on s’est appuyé sur cette opinion pour calculer la quantité de sérum contenue dans le caillot, et arriver ainsi à une espèce d’analyse du sang. Mais cette opinion n’est appuyée sur rien de précis : les globules et la fibrine ne peuvent être à l’état de siccité absolue dans le sang, et doivent posséder une humidité propre. Cela est démontré d’ailleurs par l’examen microscopique des globules qui se gonflent en présence de l’eau, et qui diminuent lorsqu’on les met en contact avec un liquide qui l’absorbe.

Lorsque le sang n’était point assez altéré pour ne pouvoir donner naissance à une espèce de caillot, il était facile de voir que le sérum y était en moindre quantité que dans le sang normal ; cependant cet examen et la simple dessiccation étant insuffisants pour donner un renseignement précis sur cette