Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/176

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— C’est un bon métier, répliqua le vieillard ; mais qu’as-tu rapporté de ta tournée ?

— Père, la meilleure pièce de mon sac, c’est cette petite table. »

Le tailleur la considéra de tous côtés et lui dit : « Si c’est là ton chef-d’œuvre, il n’est pas magnifique ; c’est un vieux meuble qui ne tient pas debout.

— Mais, répondit le fils, c’est une table magique : quand je lui ordonne de se couvrir, elle se garnit des plats les plus excellents, avec du vin à réjouir le cœur. Allez inviter tous nos parents et amis à venir se régaler ; la table les rassasiera tous. »

Quand la compagnie fut réunie, il posa sa table au milieu de la chambre et lui dit : « Table, couvre-toi. » Mais elle n’entendit pas ses ordres et resta vide comme une table ordinaire. Alors le pauvre garçon s’aperçut qu’on l’avait changée, et resta honteux comme un menteur pris sur le fait. Les parents se moquèrent de lui et s’en retournèrent chez eux sans avoir bu ni mangé. Le père reprit son aiguille et son dé, et le fils se mit en condition chez un maître menuisier.

Le second fils était entré en apprentissage chez un meunier. Quand il eut fini son temps, son maître lui dit : « Pour te récompenser de ta bonne conduite, je te veux donner un âne. Il est d’une espèce particulière, et ne supporte ni le bât ni l’attelage.