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« Malpeste ! se dit l’hôte, des ducats tout neufs ! Un pareil trésor n’est pas pour faire tort à son maître ! »

Le jeune homme paya sa dépense et alla se coucher ; mais l’aubergiste, se glissant la nuit dans l’écurie, enleva le grison qui battait monnaie, et en mit un autre à sa place.

Le lendemain matin, le jeune homme prit l’âne et se remit en route, croyant bien que c’était sa bête magique. A midi il arriva chez son père, qui se réjouit de le revoir et le reçut à bras ouverts.

« Qu’es-tu devenu, mon fils ? demanda le vieillard.

— Je suis meunier, cher père, répondit-il.

— Que rapportes-tu de ta tournée ?

— Rien qu’un âne.

— Il y a bien assez d’ânes chez nous, dit le père, tu aurais mieux fait de nous ramener une bonne chèvre.

— Mais, reprit le fils, ce n’est pas une bête comme une autre ; c’est un âne magique. Je n’ai qu’à dire bricklebrit, et aussitôt il en tombe des pièces d’or de quoi remplir un drap ; faites venir tous nos parents, je vais les enrichir tous d’un seul coup.

— Voilà qui me plaît, dit le tailleur ; je ne me fatiguerai plus à tirer l’aiguille. « Et il alla bien vite chercher toute sa parenté.

Dès qu’ils furent réunis, le meunier se fit faire