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as tu perdu la cervelle ? Comment prétends-tu lutter à la course avec le lièvre ?

— Silence, ma femme, dit le hérisson ; c’est mon affaire. Ne te mêle pas de ce qui regarde les hommes. Marche, habille-toi et partons ensemble. »

Que pouvait faire la femme du hérisson ? Il fallait bien obéir, qu’elle en eût envie ou non.

Gomme ils cheminaient ensemble, le hérisson dit à sa femme : oc Fais bien attention à ce que je vais te dire. Nous allons courir dans cette grande pièce de terre que tu vois. Le lièvre court dans un sillon et nous dans l’autre, nous partirons de là-bas. Tu n’as qu’à te tenir cachée dans le sillon, et, quand le lièvre arrivera près de toi, tu te montreras à lui en criant : « Me voilà ! »

Tout en disant cela, ils étaient arrivés ; le hérisson marqua à sa femme la place qu’elle devait tenir et il remonta le champ. Quand il fut au bout, il y trouva le lièvre, qui lui dit : <i Allons -nous courir ?

— Sans doute, reprit le hérisson.

— En route donc. »

Et chacun se plaça dans son sillon. Le lièvre dit : « Une, deux, trois ! » et partit comme un tourbillon, arpentant le terrain. Le hérisson fit trois pas à peu près, puis se tapit dans le sillon et y demeura coi.

Quand le lièvre fut arrivé à grandes enjambées