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RUE PRINCIPALE

— Puis c’est aujourd’hui que vous m’apportez ça !

Et comme personne ne répondait :

— Mais, cimequère ! Ce que vous avez fait là, c’était ni plus ni moins que lui donner la chance de saprer son camp !

— Monsieur Langelier, dit Bernard, ce qui importait pour nous, ce n’était pas l’arrestation d’un coupable qui n’en est pas un, mais bien la preuve de l’innocence de Marcel.

— Je comprends, remarqua Bob, mais pour nous, l’arrestation du coupable a une certaine importance quand même, monsieur Bernard.

— Je crois ben, cimequère !

— Peut-être, dit Marcel, mais en autant qu’il y ait véritablement un coupable…

— Mais ce papier-là, rugit Langelier, ce papier-là dit en toutes lettres que…

— Qu’André est l’auteur du hold-up. Oui chef. Seulement, ce que le papier ne dit pas, c’est la raison pour laquelle André s’en est rendu coupable.

Le chef avait repoussé son fauteuil et arpentait la pièce à grandes enjambées.

— La raison, la raison ! dit-il. Vous essayerez pas de me dire qu’un gars peut avoir une bonne excuse pour commettre un vol de même !

— Certainement nous essayerons de vous le dire, répliqua Bernard ; et je suis même sûr que vous partagerez notre opinion. Vous savez qu’André Lamarche est le neveu de Léon Sénécal.

— Petites pétates, c’est ben vrai !

— Puis vous n’êtes pas sans savoir que quand le grand-père est mort, on n’a jamais retrouvé le testament.