Page:Baus - Étude sur le corset.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 36 — 

tion de la constriction sur le point de la circonférence de la poitrine qui est maintenant plus saillant que les autres.

Après l’étude des parties molles, passons à l’étude du squelette.

L’os, comme tous les autres tissus, est modifiable. Une compression même légère-finit par changer la forme de notre système osseux, pourvu que cette compression continue. C’est la goutte d’eau qui tombe continuellement et qui finit par creuser le rocher.

Il y a longtemps qu’Ambroise Paré avait observé, dans son livre sur : Les accidents qui adviennent pour trop lier et serrer les parties du corps, que « par trop serrer et comprimer les vertèbres du dos, on les jette hors de leur place, qui fait que les filles sont bossues et grandement émaciées. »

Riolan et après lui Winslow expliquaient les déformations de la colonne vertébrale par l’usage du corset. C’est aller un peu loin, pensons-nous, et si effectivement, comme nous le verrons plus loin, le corset peut amener certaines positions vicieuses et défectueuses de la colonne vertébrale en diminuant la tonicité des muscles dorso-spinaux, nous ne croyons pas qu’il puisse être l’agent provocateur des cyphoses, lordoses et scolioses. Et si Winslow reprenant dans un long mémoire l’opinion de Riolan qui voulait que la déformation de l’épaule droite fût effectuée par une courbure latérale du rachis, c’est qu’il ne paraissait pas se douter que cette courbure se rencontre dans la majorité des deux sexes, quelle que soit la position sociale. Et Delisle ajoute que si Riolan, médecin de Marie de Médicis, avait examiné les filles du peuple comme les filles nobles, il aurait constaté que chez les unes comme chez les autres 10 % étaient dans ce cas.

Charpy écrit : « Ce n’est pas chose facile de trouver des poitrines de femmes de vingt-cinq à trente ans qui ne soient pas déformées par le corset ou les vêtements ». La déformation