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La respiration abdominale est une grande ressource du chant :

1o Parce que, d’abord, la fatigue est moins grande, l’ampliation des parties supérieures étant, au contraire, très laborieuse ;

2o La congestion de la gorge est évitée par la libre circulation du sang non entravée par les contractions des différents muscles du cou servant à l’inspiration ;

3o Pas de halètement, puisqu’il est impossible de respirer avec une grande fréquence.

Le type claviculaire, non seulement met le chanteur dans l’impossibilité de régler sa respiration, chose essentielle dans le chant, mais encore la suractivité des sommets pulmonaires se manifeste par de disgracieux et pénibles mouvements du haut de la poitrine, surtout marqués dans les passages de force.

Il en sera de même pour le rire, qui est une suite d’expirations saccadées, — quelle antithèse ! une expression de joie qui va devenir pénible !… Et alors, comme le dit Vaissette, quel supplice pour une femme de ne pouvoir parler, ni chanter, ni rire !

Donc, la respiration chez la femme n’est modifiée que par le fait du corset et la cage thoracique, à sa base surtout, est définitivement amoindrie chez les personnes qui font usage de ce vêtement depuis le jeune âge ; le champ respiratoire est, par suite, diminué ; ce qui, nous le verrons plus loin, présente des conséquences sérieuses au point de vue de la nutrition générale.

APPAREIL CIRCULATOIRE

Le cœur est certainement moins sensible à l’action déformante du corset que le poumon, mais, comme les fonctions de ces deux appareils sont intimement liées, ce qui agit sur l’une a son écho sur l’autre. C’est donc incomplètement oxygéné que le sang parcourra la petite circulation du poumon au cœur pour être lancé de nouveau dans la grande circulation. Ce sont des phénomènes d’ordre général qui découleront de ce mauvais fonctionnement pulmonaire et cardiaque et que nous étudierons plus loin.