Page:Baussan - La Mirlitantouille, paru dans La Croix, 27 septembre 1925.djvu/13

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était encore un lieu où les courriers des chouans déposaient leurs dépêches, où venaient s’arrêter « pour souffler et casser la croûte, un bûcheron, un sabotier, un mendiant, fatigués de la traversée de la lande et où ils étaient sûrs de trouver, outre de bons avis sur les mouvements des troupes, des armes, des munitions, des déguisements au besoin ».

De part et d’autre, en effet, la guerre se faisait souvent alors sous des déguisements. M. Lenotre donne sur la question des faux chouans des précisions qui paraissent décisives. « L’initiative en vient bien probablement, dit-il, du général Rey, qui, dès 1794, habillait du costume chouan un détachement de ses grenadiers pour explorer le littoral. Le Comité de Salut public, jugeant l’idée heureuse, arrêtait l’année suivante (le 18 fructidor an II) en créant, les colonnes mobiles, « qu’il serait fourni à chacun des hommes de ces compagnies un habillement complet tel que le portent les habitants des campagnes où la compagnie doit agir ». C’est l’institution