bauche du Molsa. Il avait une maîtresse nommée Furnie, qu’il aimait passionnément, jusqu’à en avoir pris le nom de Furnius ; et peut-être fut-ce d’elle aussi qu’il prit le mal dont il mourut. Nous avons une lettre du même Longueil à Furnius Marius Molsa, où sont ces paroles curieuses, Cujus quidem rei me primum suis litteris certiorem fecit Flavius Chrysolinus, deindè Q. Lœlius Maximus, quem Quinti prænomen secutum esse arbitror, quòd Quintiæ alicujus, ut tu Furniæ, consuetudine istic tenentur. Elle devint peu de temps après courtisane publique. C’est encore une particularité que nous tenons de Longueil. Nam de agresti illâ, dit-il livre 4, écrivant à Flaminius, in quam se obstrusurum esse Furnius Molsa affirmaret, speluncâ, factus sum à Brissone nostrò certior. Ac de Furnio quidem non valdè sum miratus, vult enim Furniam suam imitari, quam sese in recentem istum luparum furnum jam abdidisse intelligo. Sur la fin de cette lettre, comme il était prêt à la fermer, il marque par apostille sa surprise d’une blessure qu’il venait d’apprendre qu’avait reçue le Molsa. His scriptis, necdùm datis, accepti à Mariano litteras ex quibus cognovi quid Molsæ nostro istic accidisset. O casum acerbum ! Ait ille quidem à medicis hominem nondùm esse deploratum, quanquàm ad septum transversum vulnus pertineat. Verùm me sollicitum habet continens ista febris, quæ nisi citò dissolvitur..….…. Sed non queo plura præ dolore scribere. On peut voir aussi la lettre qui suit, et une italienne du Sanga, dans le recueil de l’Atanagi, écrite de Tortose, le 25 de juin 1522, à Jean Baptiste Mentébuona, où il est parlé de cette blessure, et où il dit de plus que le Molsa s’était dégoûté de sa Furnie. Il est aisé d’en deviner la raison par le passage que j’ai allégué de la lettre de Longueil à Flaminius. Che non crederò io horamai, dit le Sanga, poiche il Molsa ha sostenuto di mutare amore, e lasciare quella, quella tanto unica S. Furna, e lasciarsi cadere in amore, dove havrà men bella materia di scrivere ? In un tempo medesimo ho inteso che fù ferito, è che era senza pericolo : poiche così è, manco me ne duole. Pregovi vedendolo, che mi raccomandiate a lui, et al resto della compagnia bestiale, e benche sia il fior d’essa, pur separatamente mi raccomandarete al divino, divinissimo M. Gabriello, etc. On reconnaît par là qu’il y avait alors à Rome une académie de beaux esprits sous le non de Compagnia bestiale, à cause de l’indolence dans laquelle apparemment ils faisaient profession de vivre. Je n’ai pu trouver jusqu’ici précisément à quel âge mourut le Molsa : je juge seulement que ce ne fut pas dans un âge fort avancé, me fondant en cela sur ces vers de l’élégie que j’ai citée :
» Hic jacet antè annos crudeli tabe peremptus
» Molsa ; ter injecto pulvere, pastor, abi.
» Et sur celui-ci, vers la fin,
» Antè diem Elysios cogor cognoscere campos.
» C’est aussi le sens de ce bel endroit
de Paul Pansa dans son élégie sur
la mort de cet illustre :
» Cur, Atropos, ausa es
» Pendula adhùc tereti rumpere pensa colo ?
Je croyais trouver beaucoup de faits
touchant notre Molsa dans l’Istoria
della volgar Poesia que l’abbé Giovanni
Mario de Crescembeni a publiée
depuis peu ; mais j’y ai seulement
trouvé [1] que ce poëte vécut au-delà
de l’an 1540, et qu’il mourut
assez vieux à la cour du cardinal Farnèze.
Cela est bien vague, et ne s’accorde
point avec le Contile, témoin
oculaire, qui assure qu’il mourut à
Modène. Ce fut au mois de février
1544. Je sais bien que la date de sa
lettre porte l’an 1543, mais il faut
supposer que c’est selon le calcul de
ceux qui ne commençaient l’année
qu’au mois de mars, ou à Pâques ;
car autrement il y aurait de la méprise
dans sa date. Voyez les preuves
de M. de la Monnoie, et joignez-y ce
passage d’une lettre qui fut écrite de
Rome, le 15 de janvier 1544, à Trifon
Benzio [2]. Raccomandatemi, vi pre-