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NITARD. PATRICE.

général des jésuites à Paul Moriggia, qui ne le fut que des jésuites : ce sont deux ordres fort distincts. Cette faute a [a] échappée à tous les éditeurs de Moréri, et elle est d’autant moins excusable, qu’il n’est pas naturel d’ignorer de quel ordre était un auteur aussi célèbre que le père Paul Moriggia ; un auteur, dis-je, qui a enrichi la république des lettres de soixante-un Traités différens [1].

  1. Il fallait dire a échappé. Voyez-ci dessus la remarque (a) sur l’article Massolin. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans la dernière édition, à l’article Morigia (Paul), a on a fort bien mis qu’il était général de jésuite. Nouv. Observ.
N.

NITARD. L’éditeur se trompe au sujet du cardinal Jean Éverard Nitard, auquel il donne la qualité de confesseur du roi d’Espagne Charles II. Le père Nitard jésuite ne fut pas confesseur du roi d’Espagne, mais de la reine sa mère, Marie-Anne d’Autriche [1] ; et la chose est d’autant moins douteuse, que c’est la confiance aveugle que cette princesse avait pour lui, qui lui attira les disgrâces dont feu madame d’Aunoy nous a fait un détail si intéressant dans ses Mémoires de la cour d’Espagne. Il est vrai que ce bon père fut oblige de sortir un peu brusquement du royaume d’Espagne ; mais pour le consoler on lui donna un chapeau de cardinal, quand il fut arrivé à Rome. On n’avait pas d’autres récompenses à lui donner ; car on sait que les jésuites n’acceptent point [a] d’évêchés, et qu’ainsi on ne peut couronner leurs services que par la pourpre romaine.

  1. On fera bien de lire sur ce sujet ce qu’en dit M. Daillé dans le chapitre 20 de la troisième partie de sa Réplique au père Adam et à Cottibi. Rem. de M. Bayle.
  1. Cela est corrigé dans la dernière édition. Nouv. Observ.
P.

PATRICE. M. Bayle avait pris soin d’avertir les éditeurs de Moréri que François Patrice, Vénitien, qui vivait sur la fin du seizième siècle, n’avait point professé à Padoue. Si on avait consulté l’Histoire de M. de Thou, on n’aurait pas copié cette faute des anciennes éditions. Patrice, après avoir professé dix-sept ans à Ferrare, se retira à Rome, où il fut attiré par les bienfaits de Clément VIII, et il n’en sortit plus [1]. Cet antipéripatéticien proposa des dogmes si singuliers [a] sur les cinq voix de Porphire, que la plus grande partie des philosophes de son temps se déchaînèrent contre lui.

  1. Pour connaître l’erreur qui se trouve dans ces paroles il faut consulter le Dictionnaire de M. Bayle à la page 620, col. 1 de la quatrième édition. (C’est-à-dire, à l’article Patrice (François). Rem. B. [tom. XI. p. 467] Nouv. Observ.) Rem. de M. Bayle.
  1. Dans l’édition de 1707 et suivantes on a mis qu’il enseigna la philosophie à Ferrare et à Rome, etc. Nouv. Observ.