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RIPAMONT. RONSARD.

parti qu’il attaquait : le feu cardinal Cibo, auquel elle était adressée, en fit de grands remercîmens à cet habile homme [1].

  1. Notre auteur copie ici M. Bayle, à son ordinaire. Dans la dernière édition on a profité du Dictionnaire critique pour perfectionner l’article du père Rapin. Nouv. Observ.

RIPAMONT. Tous les éditeurs de Moréri ont oublié dans l’article de Joseph Ripamont, de parler de son Histoire du Milanais ; ils ont cité à la vérité l’Histoire ecclésiastique de la ville de Milan qu’il a donnée ; mais outre cet ouvrage, il a composé l’Histoire de sa province ; et ce sont deux livres tout-à-fait différens : d’ailleurs ces éditeurs sont constans à écrire Ripamont, et je leur soutiens qu’il faut écrire Ripamonte [1].

  1. Dans l’édition de 1725, à l’article de Ripamonte, on n’a rien ajouté touchant l’Histoire du Milanais écrite par cet auteur. M. Grævius l’a insérée avec la continuation, dans le second tome de son Trésor des antiquités d’Italie. Nouv. Observ.

RONSARD. Cet article est peu exact : l’éditeur place la naissance de ce célèbre poëte sous l’année 1524, et plusieurs auteurs assurent qu’il vint au monde la même année que François Ier. fut pris devant Pavie : c’est une époque qui paraîtra singulière au lecteur ; mais enfin quelques auteurs s’en sont servis. Or François Ier. fut pris devant Pavie (et qui est-ce qui l’ignore ?) le 25 février [a] de l’année 1525. Ronsard vint donc au monde en 1525 [1]. L’éditeur nomme la mère de ce poëte Jeanne Chaudrier, et c’est Jeanne Chandrier [2]. La maison de Chandrier était assez illustre pour qu’on ne dût pas ignorer la manière dont le nom qu’elle portait, s’écrivait ; on aurait pu nous dire quelque chose du procès que Ronsard eut contre Joachim du Bellay, pour le recouvrement de quelques odes que celui-ci lui avait volées. Cette affaire servit long-temps d’amusement à la cour ; mais Ronsard ne la regardait pas comme une bagatelle, et il s’y échauffa d’une manière extraordinaire. M. Guéret, dans sa fiction ingénieuse [* 1], maltraite fort Ronsard sur la dureté et l’obscurité de son style ; ce sont des défauts que plusieurs autres auteurs lui ont aussi reprochés : d’ailleurs ce poëte s’éloigne souvent des règles de la modestie ; et on trouve dans ses ouvrages quelques expressions qui ne donnent pas une grande idée de la pureté de ses mœurs. Les critiques surtout ont beaucoup crié contre quelques vers de la 2e. ode du IIe. livre, et ce n’est pas tout-à-fait sans sujet.

L’éditeur nous aurait bien dû éclaircir si véritablement Ronsard a été prêtre, comme quelques ministres protestans le lui reprochèrent : pour moi je ne doute pas qu’il ne fût dans les ordres sacrés ; mais je ne crois pas qu’il eût pris celui de la prê-

  1. (*) Le Parnasse réformé.
  1. Appliquez ici ce qui a été remarqué ci-dessus [p. 406] à l’article de François II, note (a), touchant le commencement de l’année à Pâques. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans la dernière édition on dit que Ronsard naquit le 25 février 1525. Nouv. Observ.
  2. Cette faute se trouve encore dans l’édition de 1725. Nouv. Observ.