Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/103

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indiquant des jetées ou des quais, formaient un demi-cercle immense, sous la nuée noire emportée vers le large.


À Redhall, la soirée s’était achevée de bonne heure, très peu de temps après le départ de madame Limerel. Tous les invités logeaient au château. Un peu avant onze heures, les domestiques avaient pu éteindre les lustres du salon. Mais ils avaient aussitôt allumé les lampes du fumoir. Et, dans la salle meublée et décorée de bibliothèques, à droite et à gauche, les hommes étaient descendus, marchant avec précaution parce que le couvre-feu officiel avait sonné, délivrés de la contrainte des conversations obligées, libres de se taire, libres de fumer, et libérés aussi de l’uniforme de soirée. Fred Land avait seulement remplacé les souliers vernis par des pantoufles, mais Mr W. Hunter Brice portait un complet de flanelle couleur chamois, et Mr Hagarty avait quitté l’habit noir pour un veston de velours. Les jeunes gens étaient restés en habit. On avait fumé, causé, bu le wisky and soda, et recommencé à rire, comme on avait coutume de le faire sous le